Normand

Chaque chauffeur a son territoire de prédilection. Moi j’aime bien aller m’installer au coin d’Atwater et de Notre-Dame dans le sud-ouest de la ville. De là, je couvre St-Henri, la Petite Bourgogne, Pointe St-Charles, Verdun, Ville-Émard, Côte St-Paul et même Lasalle en clanchant un peu 😉 A force de revenir régulièrement sur le même poste, on y retrouve les habitués. Sur ce stand on y retrouve presque toujours Normand. Normand c’est un vieux de la vieille qui doit faire du taxi depuis une bonne quarantaine d’années. Sur son visage on peut voir le kilométrage. Il a un regard un peu triste mais ses yeux sont toujours pétillant quand il nous parle de la dernière cliente qui l’a invité à « prendre un café ». A l’entendre il perd toujours une couple d’heures par semaine à prendre soins de ces dames. C’est évident qu’il en ajoute un peu pas mal beaucoup, mais c’est avec tellement de bon coeur qu’il nous raconte ses prétendues aventures qu’on serait fou de s’en priver. Normand a du me raconter sa fameuse course jusqu’à Sept-Iles une bonne quinzaine de fois et jamais de la même façon. La longueur de nos discussions dépendant toujours de la vitesse à laquelle les taxis avancent sur le poste. On a plus de détails un petit mercredi tranquille que pendant un vendredi glacial. Normand ne s’emmêle pas dans les mots. Les minorités visibles, il les appelle par leurs petits noms. Mais c’est toujours avec le sourire qu’il les accueille dans son taxi. Quand c’est long longtemps les soirs d’été on se dit : « Ouain j’prendrais ben un p’tit Québec!  » On se parle de nos bonnes courses, des accidents qu’on a évité, des clientes à qui on ferait pas mal, de la petite bière qui sera bonne à la fin du chiffre… Avec les années j’ai développé une belle amitié avec cet homme. Un vrai bon gars avec un vrai bon coeur. Mais l’an dernier Normand a eu des problèmes avec son grand coeur. Un infarctus l’a obligé à réduire de beaucoup ses heures sur la route et il travaille le jour maintenant. En fin de semaine j’ai été agréablement surpris de le revoir au poste dans le milieu de la soirée. Son chauffeur de nuit s’est fait casser la gueule dans un voyage qui a mal tourné et il garde l’auto à temps plein le temps qu’il revienne. Ça faisait un bail que je ne lui avais pas piqué une bonne jase. On a parlé de sa santé, du temps qui passe, de nos clientes à qui on ferait pas mal pis du job. Normand a du kilométrage dans le corps et sur le visage mais vous devriez voir les yeux de cet homme briller quand il parle de son métier. Il a le taxi dans la peau. Assez pour y laisser la sienne. Prends ton temps Normand… Racontes-moi encore ta course jusqu’à Sept-Iles.

Mauvaises Conditions Atmosphériques

En début de soirée j’ai eu droit à un cas lourd… Je suis au de coin St-Laurent et de Laurier attendant que la lumière change au vert quand s’approche de l’intersection un homme énorme. C’est à peine s’il lève le bras mais de la manière qu’il me regarde ça fait pas de doute qu’il veut que je m’arrête. La première chose qui me vient en tête est : « Comment il va entrer dans mon taxi celui là ?  » L’homme n’est pas seulement d’une grosseur épouvantable, il est aussi très grand et quand il ouvre la portière, je m’empresse d’avancer le siège avant au maximum pour qu’il ait un peu plus d’espace. Il arrive difficilement à se hisser à bord et je sens la voiture pencher de son bord. J’espère que la suspension de ma petite Malibu va tenir le coup. Alors que je me tourne pour le saluer et lui demander où il va, je suis assailli par une odeur épouvantable. Holy fucking shit !! Je me retourne aussitôt avec une forte envie de vomir. Juste d’y repenser ça me dégoûte. L’homme a du mal à respirer, il est en sueur et c’est haletant qu’il me dit où il veut aller. Je remercie dieu que ce ne soit pas trop loin. Toute la voiture se remplit d’une puanteur hallucinante. D’une âcreté à faire fondre les poils de narine. D’ailleurs je respire par la bouche tout le long de la course. Je dois faire attention de plus pour ne pas frapper de nids de poule de son côté, je briserais assurément un amortisseur. Quand je suis aux feux de circulation j’ouvre ma vitre pour respirer un peu d’air frais. Je ne dit rien et essaye de ne pas trop montrer à l’homme que je suis sur le point d’être malade tellement il pue. Mais je cache mauditement mal mon jeu… Il doit bien savoir qu’il empeste cet ogre ! Je comprends bien que cet homme souffre de sa condition mais bordel de merde c’est pas une raison pour faire souffrir les autres ! Après m’avoir payé sa course et s’être extirpé tant bien que mal du véhicule, j’ai ouvert toutes grandes les 4 vitres du taxi pour effacer les remugles que l’homme a laissé derrière lui.
C’était peut-être mes muqueuses, mais tout le reste de la nuit j’ai eu l’impression que ça sentait encore. Pour m’en convaincre j’ai raconté ma mésaventure à quelques clients pour qu’ils me rassurent à propos des « conditions atmosphériques » à l’intérieur de l’auto. Et vous? Trouvez-vous que ça sent encore bizarre?

Apocalypse et pneus d’hiver

Merde ! J’pensais que les universitaires faisaient relâche cette semaine. Je m’attendais à avoir une grosse nuit mais la seule chose qui a fait relâche ce soir c’est la clientèle. Bah! Pas trop grave, j’en ai profité pour lire et écrire en attendant les appels. J’ai pris quelques photos, dont plusieurs au coin de Peel et St-Jacques où on démolit le vieux dépôt de la CP pour faire place à de nouveaux condos. Maudit que j’aurais préféré qu’on y construise ce fameux stade de base-ball. Je m’imaginais déjà, l’été avec une couple de petites broues assis dans les « bleachers » à regarder nos z’amours avec le Centre-Ville comme background… Tant pis. Là ce seront quelques fortunés qui profiteront de la vue. Ça fera toujours quelques centaines de clients potentiels de plus dans mon secteur.

Nuit tranquille donc. Même la fermeture des bars fut pathétique. Quand le trois quart des autos qui roulent en ville à 3 heures du mat sont des taxis, faut pas s’attendre à des gros chars. 😉 J’ai quand même eu droit à un allumé de première en fin de nuit. Je l’ai embarqué au Club Sandwich dans le village. Il s’en allait à Notre-Dame de Grâce ( communément appelé N-D-G ou pour les intimes: No Damn Good ;-)) Faque j’ai pris le tunnel Ville-Marie pis ça speedait. Mais pas autant que mon client. Le terme verbo-moteur est même faible pour le qualifier. Je ne sais pas à quoi il carburait mais ça avait l’air d’en être de la bonne. La conversation est passée de la température, au réchauffement climatique, à l’apocalypse, aux Révélations, à Jésus, aux pneus d’hivers ( Ça coïncidait avec ma sortie du tunnel), au prix du gaz, retour au réchauffement global, aux milieux humides, aux batraciens, retour à la fin du monde, au péché originel… J’peux tu dire que j’avais hâte d’arriver ? Le gars avait le piton collé… Cybole man prends ton souffle, salive un peu, fume un pétard, fait de quoi !! Tout ça parce que j’y ai demandé si sa soirée avait été bonne… Même à destination et après m’avoir payé, il me parlait encore. La guerre, Bush, encore l’apocalypse, Nostradamus… « Excuse-moi c’est intéressant mais c’est parce qu’il faut que je ramène mon taxi au garage… » Il est sorti de l’auto mais a gardé la portière ouverte encore une bonne minute me proposant les titres de livres qui changeraient ma vie et patati et patata… Y’a fallu que j’embraye et commence à avancer pour qu’il se décide enfin à la fermer. La porte. Lui j’suis sûr qu’il jase encore… L’apocalypse, Adam et Éve, les grenouilles , les pneus d’hiver…….

Lundi off avec Thiéf

Comme ce ne sont pas les journées les plus rentables de la semaine, je garde mes lundis et mardis de congé. J’en profite pour faire un peu de ménage, pour me taper la vaisselle qui s’est accumulée sur le comptoir pendant la semaine qui vient de passer et pour me cuisiner des petits plats pour l’autre qui s’en vient. C’est quand même très relaxe. Je me bois une bouteille de vin et écoute de la miouze. De ce temps là, j’écoute Scandale Mélancolique, le dernier album d’ Hubert-Félix Thiéfaine. J’ai toujours apprécié ses textes tristes-amers et torturés. Bien qu’il soit venu une couple de fois nous offrir des concerts, il est plutôt méconnu au Québec. Sur ce dernier disque il y a une pièce: Télégramme 2003 qui se veut un message d’espoir pour un autre « poète » : Bertrand Cantat. Ça a causé quelques vagues en France et Thiéfaine sans excuser le geste du chanteur de Noir Désir a dit en entrevue qu’il avait écrit cette chanson en pensant aux gens qui pour quelques minutes tragiques, plongent toute leur vie dans le remords. Je vous laisse avec quelques mots de cette pièce:

J’ai trés souvent pensé à toi,
depuis ce matin de juillet,
où je t’ai vu traîner ta croix
pendant que les idiots causaient
le chagrin joue avec les lois,
et les lois jouent avec nos plaies
les salauds ne sont pas ceux qu’on croit,
quand tout bascule à l’imparfait.

Boss de bécosse

Vous devez vous douter qu’avec le froid qu’il fait, vous avez à faire avec un chauffeur de taxi heureux et fatigué ce matin. Mais comme vous êtes trop gentils, j’vous en pousse une brève avant d’aller me coucher. Après la fermeture du métro et avant le rush des bars y’a toujours un petit creux où j’en profite pour aller casser la croûte et me faire un dernier café pour affronter le reste de la nuit. En sortant de chez moi, y’a un type qui attends près du taxi qui me demande d’embarquer. C’est un espèce de vieux rockeux aux cheveux longs qui a juste un blouson de cuir. Il est gelé au carré. Il a les yeux presqu’ aussi rouges que la face et je ne comprends pas toujours ce qu’il me dit quand il parle. Il fait son boss de bécosse en ne me disant pas où il veut aller mais plutôt des : « à gauche, à drette, de ton bord, la prochaine ». Je déteste ça mais je laisse faire, d’autant plus que de sa manière, ça allonge la course. Les seuls mots cohérent qu’il est capable d’aligner sont : Christ qui sont longues les lumières icitte tabarnaque ! Il m’amène devant un bar miteux de St-Henri et il me demande d’attendre. Ce que je fais pendant 5-10 minutes. Quand il revient il m’engueule parce que le compteur à continué de rouler. Je reste calme en lui montrant du doigt la liste des tarifs dans la vitre à côté de lui. Et ajoute que le numéro de téléphone pour les plaintes y est aussi indiqué. Une chance qu’on a plus trop long à faire ensemble parce que plus je restais calme, plus il s’énervait. Bref, quelques à gauches, a drettes, colisse de tabarnaque de lumières plus tard, il sort du taxi et vient près de ma portière pour me payer. Il reste à côté de moi jusqu’à ce que je lui rende son dernier 5 cenne et s’en va en me traitant de crosseur… « Bonne fin de nuit à toi aussi » que je réponds. En remontant ma vitre j’ai presque le temps de l’entendre me répondre « Mange d’la ma.. » Ça m’a mis de bonne humeur pour le reste de ma nuit… 😉

Randonnée Nocturne (dernière partie)

Au moins ça a pas été trop long. Je sors du taxi content de pouvoir en finir et repartir chez moi manger et me reposer. Un des agents vient vers moi et me tends la main avec un 20$ !

– « Vous me niaisez ou quoi? Mon meter est rendu à 65 piasses !!  »

–  » C’est le prix du voyage entre le centre-ville pis icitte… »

– « Ouain mais attends, le kid se pousse sans payer, j’suis obligé de courir après, pis le temps que je perds icitte ? J’travaille pas moé pendant c’temps là! As-tu pensé à ça? »

Il ne me réponds pas. Il regarde ailleurs… J’en reviens juste pas et j’aurais beau sauter une coche, ça m’a tout l’air que c’est ça qui est ça… Une des polices me dit que je pourrais toujours porter plainte, faire un rapport, etc. etc. Mais j’ai mon ostie de dose de niaisage pour la nuit. J’ai frette, j’suis fatigué, j’ai faim, j’suis frustré… FUCK ! Je resserre les dents, pogne le 20$, pis sacre mon camp. J’ai la haine pis j’essaye de respirer par le nez. Y’a pas de justice colisse. Je suis sur Henri-Bourassa en direction ouest pis j’me dis que si j’embarque un autre client avant la fin de la nuit, il risque de me trouver bête en crisse. C’est alors que le répartiteur annonce un code 13 sur Henri-Bourassa à une couple de kilomètres à l’est de ma position. Un code 13 c’est un chauffeur de taxi dans le trouble, sur le bord de se faire agresser. On demande pas un 13 pour du niaisage comme ce que je viens de subir. Faut se diriger le plus vite possible vers le chauffeur en danger. Ça adonne bien, chus pas loin et j’ai le goût de bûcher quelqu’un. J’fais un U-Turn sur une rouge pis je clanche vers l’est en malade. Il est presque 5 heures du matin faque il n’y a pas trop de véhicules sua route. Je tchèque pour voir si y’a pas d’autos qui arrivent aux intersections et je continue de foncer. Y’a pas une maudite lumière de verte. Who cares ! C’est limite mon affaire, avec la neige qui est tombée, le taxi est presque toujours sur le point de déraper. Je m’en fous, je me vois déjà rentrer dans le tas. C’est alors que je vois dans mon rétro, des gyrophares de police… Je ralentis et leur voiture arrive à ma hauteur, c’est les deux policiers avec qui je viens d’avoir affaire !! Ils me regardent en se demandant si je ne suis pas viré fou, ça fait 4 -5 rouges en ligne que je grille. J’ouvre ma vitre en gueulant qu’il y a un 13 à quelques coins d’où on se trouve. On dirait qu’ils ont l’appel du central au même moment car ils décollent sans demander mon reste. Je continue quand même derrière eux pour savoir ce qui se passe avec le taximan en difficulté. C’est un chauffeur haïtien en prise avec 4 jeunes latinos. J’ai l’impression qu’il était temps qu’on arrive. Plus de peur que de mal. Ça aurait pu être pire. Bien pire… Ça remet pas mal en perspective mon petit malheur. J’appelle le répartiteur pour lui dire que la police est sur place et que le chauffeur est sain et sauf. Les opérations peuvent reprendre pis moi je peux retourner chez moi me coucher. Demain une autre nuit m’attends…

Aujourd’hui je rigole en pensant à cette nuit là. Avec le recul, je me dis que le kid a quand même du avoir sa leçon. Si ça se trouve, j’ai évité à d’autres chauffeurs de se faire avoir avec ce petit manège. Une sacrée dose d’expérience en tout cas. Pis une mautadine bonne anecdote à raconter à mes clients 😉 Curieusement, alors que j’écris ces lignes, je me dis qu’une des polices aurait pu facilement mettre une partie de mon dû dans ses poches entre le bungalow pis mon cab…. Mais là, ce serait douter de l’intégrité et de l’honnêteté de nos force constabulaires…. C’est chien.

Randonnée Nocturne (2e partie)

DING ! DONG ! Je sonne une deuxième fois. La nuit on nous demande souvent de ne pas sonner quand on va chercher des clients pour ne pas réveiller personne. Ici, ils vont être servi. J’entends le clebs qui jappe de l’autre bord de la porte. Au son et aux traces que je vois sur le balcon, ça m’inquiète pas trop. J’entends maintenant quelqu’un qui s’amène. La lumière s’allume et une voix de femme derrière la porte demande de quoi il en retourne.

– « Je suis chauffeur de taxi, votre jeune vient de me voler madame !  »

La porte s’ouvre, elle est en pyjama pis elle a pas l’air trop trop de bonne humeur. Je me doute que ça doit réveiller raide un peu. Je suis encore essoufflé de ma randonnée dans le parc et je lui raconte un peu ce qui vient de se passer. Elle a l’air vachement sceptique et me demande si je suis sûr de ça? D’après elle son garçon est rentré depuis longtemps pis que…

-« Écoutez madame, regardez ses bottes sont justes ici et sont encore pleine de neige. Y’a même votre chien qui est sorti sur la galerie, les traces sont encore fraîche!  »

Pendant ce temps un monsieur qui doit être le père descend du deuxième et a l’air encore moins de bonne humeur que sa femme. Je lui fait un signe de tête et m’excuse de déranger mais j’aimerais être payé pour ma course. « On va tirer ça au clair » qu’il me répond. « ALEX !! Descend icitte tout de suite ! » Mon petit christ se pointe en haut des marches, je savoure le moment en me disant que j’aimerais pas être dans ses culottes. Quoique les miennes qui sont trempées de bord en bord ne sont pas tellement mieux. Il se mets à jouer au gars pas réveillé qui se demande ce qui se passe. Il nie en bloc, il m’a jamais vu de sa vie, que jamais il n’aurait fait une chose pareille, etc. etc. Faut dire qu’il est bon le petit maudit. Tellement qu’il sème le doute dans l’esprit de ses parents qui malgré les apparences semblent vouloir pencher en sa faveur.

-« Tu m’a jamais vu han? Comment ça se fait dans ce cas là que je sais que t’étudies au cegep d’Ahuntsic en technique d’administration, pis que t’as une job à temps partiel dans un restaurant du Vieux-Montréal ? »

Silence… Je vois la face du père qui change du tout au tout. Il serre les dents. Mon petit crisse est en état de décomposition accélérée. Je dis :

– « Écoutez, réglez ça entre vous, je retourne chercher mon taxi de l’autre côté du parc pis je veux être payé pour ma course. »

Je sors de la maison en me disant que ça valait vraiment le dérangement. Je suis pas mal fier de mon coup. Je me rends compte alors que je ne sais pas trop ou je suis. C’est hors de question que je repasse par le parc ! Je me mets donc à marcher vers le haut de l’avenue et arrive au boulevard Gouin. Ça me prends un autre 15 minutes pour retrouver mon cab. Amplement de temps pour laisser la petite famille laver leur linge sale. Que je crois… De retour au bungalow, le père m’annonce tout de go que je me suis trompé d’adresse, que ce n’est pas son garçon qui a fait ce que j’ai dit et qu’ils n’ont aucun compte à me rendre ! PARDON ? Il me referme la porte au visage… Ciboire ! C’est génétique leur affaire? C’est à mon tour de serrer les dents. Je bouille. OK d’abord… Tant qu’à perdre ma nuit aussi bien la perdre à fond. J’appelle le 911 et retourne me réchauffer dans le taxi car ça risque d’être long. Donc j’attends et rumine en me disant qu’une roche à travers la vitre du salon aurait pu faire l’affaire. Ou un cocktail Molotov? Y’a plein d’images qui te viennent en tête… Mais je pense aux chiens. Celui qui se faisait aller la queue en me léchant la main dans le portique, pis aux autres qui se font attendre. Les 5 cennes continuent de s’ajouter au compteur qui affiche plus de 50$. De temps en temps je vois les rideaux de la vitre que j’veux péter s’ouvrir et j’y vois des fois la mère, des fois le père… Ben oui chus encore là mes osties ! Y’ est 4 heure et demi quand la police arrive. Je suis impressionné de leur diligence… Même pas une heure ! Je leur raconte l’affaire, je les amène à la bordure du parc pour leur montrer les traces qui restent, parce que les autres se sont recouvertes de neige. Là j’aimerais donc pouvoir confronter encore ma petite famille, mais les agents me demande d’attendre dans mon véhicule. J’sais pas ce qui se dit dans le bungalow mais ça doit leur faire chier des briques… 10 minutes plus tard, la police sort de la maison…
[suite et fin demain ]