Arriver en ville

C’est sa première journée à Montréal. Elle est arrivé ce matin en provenance de Vancouver pour venir faire ses études à McGill. Elle a déposé ses deux grandes valises contenant l’essentiel de ses choses dans la petite chambre de la résidence, tout en haut de la rue Université et a commencé à aménager le petit espace qu’elle partagera avec une autre étudiante qui arrivera bien assez vite. De sa fenêtre, elle regarde la ville et le fleuve qui coule au loin. Pour l’instant, elle ne pense plus à sa famille ni aux amis laissés derrière. Elle a tout juste vingt ans et déjà, elle entame une toute nouvelle vie.

Lentement, elle marche dans le centre-ville. Tous ses sens sont en éveil. Elle écoute les gens qui parlent toutes sortes de langues autour des restaurants d’où émanent des odeurs qui la font saliver. Déjà, elle note mentalement des endroits où elle reviendra faire du magasinage. Elle s’attarde un moment au carré Dominion et observe un excentrique mendiant nourrir des pigeons. Plus loin, un couple d’amoureux se bécotent sur un banc public. Rêveuse, elle poursuit son chemin. Elle se dirige vers le sud où se trouve un magasin Cosco. Son père lui a laissé une carte et sur Google Map, ça ne lui semblait pas aussi loin. Ce n’est pas très grave, le temps est bon et les gens sont souriants. Derrière, la ville se découpe devant le Mont-Royal. Elle adore. Elle marche et marche encore en laissant errer ses pensées.

Au retour, le chauffeur de taxi est sympathique. Entre deux coups de klaxon et de volant, il s’intéresse à ce qu’elle lui raconte. Son anglais est un peu drôle, mais ça lui fait du bien de se confier à cet homme qui a le regard brillant dans le rétroviseur. On voit qu’il aime ce qu’il fait et qu’il aime sa ville. Tout en haut de la rue Université, elle sort du taxi avec le sentiment et la conviction qu’elle aussi sera heureuse dans cette ville.

15 réflexions sur “Arriver en ville

  1. P-L, Quoi? T’étais là quand je suis arrivée en ville? Mon père aussi m’avait laissé la carte de Costco (club price à l’époque).Je te jure, ton texte, c’est moi qui débarque du Lac!

  2. C’est tellement, tellement ça… je me revois, pas de carte Costco mais déjà mon appareil photo – et des rêves plein la tête dans la belle lumière de juin, à Montréal.

  3. Oh!! Entendre parler de Montréal me fait du bien! Cette fille, elle est chanceuse d’arriver à Montréal. Moi, je suis partie de Montréal pour me perdre en Allemagne. Bien… Mais pas Montréal.On aime Montréal. C’est une charmeuse facile à apprécier. Je rêve déjà d’y retourner.

  4. Je me suis plutôt bien reconnu dans cette histoire, je suis arrivé samedi dernier, pas loin de Mc Gill non plus, sauf que je viens de la Guadeloupe, c’est un peu plus loin que Vancouver !Je suis vraiment sous le charme jusqu’à maintenant, c’est vraiment cool ^^ !

  5. Non seulement s’ils pouvaient tous être accueillis de cette façon, mais bien si nous montréalais embrumés par la routine pouvions revivre cet émerveillement…Excellent texte. Me voilà rêveuse maintenant… c’est dommage, j’ai des devoirs à faire.

  6. Souvenir mélancolique d’une autre petite étudiante retournée dans le « tiède » hiver français.. Mais:Je reviendrai à MontréalDans un grand Bœing bleu de merJ’ai besoin de revoir l’hiverEt ses aurores boréales…merci

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