La Soilée du Hockey

Hier soir je roule sur René Lévesque quand je vois cette dame asiatique lever le bras. Je me range sur le côté pour la faire monter et dans un anglais approximatif elle me demande de l’amener au coin de Milton et Ste-Famille. Pour briser la glace je lui dis :

– C’est pas chaud hein?

Comme elle ne réponds rien, je n’insiste pas et remonte le son de la radio. Le Cé-Hache est en Caroline et après une période c’est toujours 0-0. C’est pas une longue course et je me dis que la dame ne sera pas trop traumatisée d’écouter le hockey quelques minutes. Presqu’à destination Komisarek compte son premier but de la saison et spontanément je lâche un YESSS! bien senti. La dame me demande alors dans un français encore plus approximatif que son anglais:

– C’est le hockey? C’est les Canadiens?

– Bien oui madame! C’est 1-0 contre la Caroline! Que je lui dis avec un beau grand sourire du dimanche.

– Oh les Hullicanes!

Je suis agréablement surpris. Jaser de hockey avec une vieille chinoise, c’est certainement une première pour moi et comme un hasard ne vient jamais seul, je me retrouve un peu plus tard dans le Chinatown et fais monter à bord une autre dame chinoise qui veut aller à Longueuil. Elle a avec elle quelques sacs de bouffe encore fumante et ça prends pas deux secondes pour que ma bouche se remplisse de salive.

– Oh madame vous allez me donnez faim vous là ! Vous en avez un peu pour moi la dedans là?

Ça l’a fait rire mais tout comme sa congénère, elle ne semblait pas vouloir jaser outre mesure. En pensant à ce que je mangerais bien en revenant en ville, j’ai remonté le son de la partie qui achevait à ce moment là. Au fil de la course elle m’a indiqué quelles rues prendre et j’opinais de la casquette à chacune de ses directives. Quand le match s’est terminé la dame m’a demandé:

– Est-ce que Latendlesse a malqué?

Ça a fait ma soirée !!

17 réflexions sur “La Soilée du Hockey

  1. Salut Pierre-Léon,A la première je me serais étouffé de rire, et a la deuxième je serais mort de rire, pauvre-moi j’aurais eu l’air fou.Par chance que tu sais « dealer » avec ça.

  2. C’est vrai que les asiatiques ne sont pas très jasant. Mais faut avoir le « doigté » avec eux, surtout avec les dames. Habitant pour la plupart l’arrondissement de St-Lambert, sur la rive-sud de Montréal, et si j’en embarque en solitaire, je sais d’avance que ma destination sera l’île Notre-Dame.

  3. C’est vrai qu’on ne s’attends pas à ce que deux petites madames asiatiques s’intérressent au hockey, encore moins à ce qu’elles connaissent quelques équipes et certains joueurs! Bravo!

  4. Trop drôle!Tu sais, ces deux dames ont pas mal fait le tour de mes maîgres connaissances en hockey :PBref, je suis mal barré pour jaser si jamais j’ai à prendre un taxi 😛 et je n’ai même pas le bel accent pour compenser.

  5. Tu sais Pierre-Leon, les hommes ne parlent pas aux femmes excepte la leur et leur mere. Alors il est evident qu’il ne commenceront jamais la conversation. Parce que les femmes asiatiques sont comme les quebecoises entre eux: ca jase en masse!!!Mais j’avoue que pour le hockey..!

  6. Je confirme! La mère d’une copine est vietnamienne. Elle dit rarement plus que « bonjour » à mon chum. Mais quand elle est toute seule avec moi, c’est un moulin à paroles! C’est l’fun de voir que la Sainte Flanelle a un petit goût de piment oiseau et que Latendlesse a scolé.

  7. Wow !!! C’est super !!!On dit souvent que les Québécois sont racistes, c’est faux !!J’ai appris les salutations d’usages dans plusieurs langues et vous devriez voir leur visage s’illuminer quand un petit « pure-laine » parle leur langage !!Juste de penser qu’une dame chinoise puisse s’imformer de la fiche de Latendresse, ça fait ma semaine !!Merci !!Cam ôn !!Xiè xiè !!

  8. On serait étonnés si on fesait un sondage pour connaître l’intérêt que les ‘néo-quebécois’ portent au hockey. Explication : Pour ma part en m’installant au Québec, j’ai transféré ma passion pour le soccer sur le hockey. Puis comme les gars de 110% aiment le dire : Le Cé-Hache fait partie de l’histoire de Montréal.

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