J’apprête et j’appâte des mots que je lance au bout de lignes qui manquent de mordant. Je reste patient et réessaye en modifiant mon tir, en variant mes amorces, mais rien n’y fait, je reste sur ma faim.
De ma fenêtre, je regarde les feuilles emportées par le vent. J’envie ce souffle, m’habille et sors m’y confondre.
Je marche à pas de tortue en profitant des feux rouges pour regarder des arbres de moins en moins verts. Devant ces successions de tableaux jaune-orange, je me laisse envahir involontairement par les blues de l’automne. Je vogue sur un vague vague à l’âme.
J’y pense pas à pas.
Ça ne me fait ni chaud, ni froid.
J’opte tempéré.
Soudainement dans mes rêveries saturées de rumeurs urbaines, un klaxon.
Un taxi.
J’y pensais justement même plus.
Rebroussant chemin en compagnie d’un trou blanc transcendant, j’ai songé à l’Une et suis revenu sur mes appâts.
De l’autre côté de la fenêtre.
Me tromperais-je si je disais que vous étiez présent ou que vous écoutez récemment du Grand Corps Malade?
Très bon texte Pierre Léon !zoz
Petit train ira loin qui disent! Au pire, à défaut de roues, les mots auront toujours votre plume pour se frayer un chemin… 😉
Je n’y croyais pas vraiment à ce courriel que j’ai reçu. À la limite, j’ai même cru à une blague, ou pire encore, à un pourriel. Mais finalement, il semblerait que c’était bel et bien vrai puisqu’il est arrivé aujourd’hui, dans sa petite enveloppe jaune pleine de bubulle: « Un Taxi La Nuit »… Semblerait-il que j’ai vraiment gagné, aussi difficile à croire que ce puisse être! Ne manque que votre dédicace Monsieur Lalonde pour que tout ça soit encore plus parfait que ce ne l’est déjà. Mais ce mot, écrit sur le joli carton des Éditions Septentrion, est-ce votre signature? Merci encore! Et je vais de ce pas dévorer ce livre qui était toujours « sold-out » à chaque fois que je passais devant la librairie!
jolie plume avec ce joli Plume vers la fin.
On est au moins deux à se laisser « envahir involontairement par les blues de l’automne ».Mais parfois le blues a du bon, ça permet de rouler les yeux fermés, de se laisser bercer, d’oublier un instant les klaxons.
Un pays sans automne? Quelle tristesse, quand même…
Moi je les aime ces lignes où l’automne m’envahit juste assez pour me donner un drôle de sentiment au fond du ventre.Ces mots mis un à la suite de l’autre, ce qu’on appelle »votre plume » j’imagine, sont magnifiques 🙂